Mon fils Jacksen, 17 ans, a bondi hors de sa chambre ce matin, fraîchement sorti du lit, nous saluant sans bonjour ni bonjour mais au contraire en criant carrément : « C’est ça ! Je ne reste pas dans cette maison aujourd’hui ! Je sors ! Et je me fiche de ce que les gens disent maintenant ! » Dans cet article, des idées de deco chambre ado.
J’ai dit : “Non, tu ne le feras pas ! Tu ne peux pas sortir maintenant parce qu’on s’attend à ce que nous nous auto-isolions tous dans le cadre de la protection de notre communauté, et c’est notre responsabilité sociale et en plus, etc. et bla-bla-bla, et ainsi de suite…”.
Non, je n’ai rien dit de tout cela, même si ma réaction rapide au stress me poussait dans cette direction. Je n’ai pas répondu à son alarme et à sa frustration par les miennes. C’est le moment de laisser la place à ses émotions, pas les miennes. Je n’ai pas poussé ma volonté contre la sienne. Nous savons tous où ce genre de défi insensé peut mener, en transformant le mal en pire.
A la place, mon mari et moi l’avons laissé se défouler. Nous lui avons préparé des œufs et des toasts pour le petit-déjeuner pendant qu’il trépignait un peu. Et la tempête est passée aussi vite qu’elle était arrivée.
Sa frustration
En ce moment, l’adolescent enfermé tente de naviguer dans l’impact émotionnel de ces jours étranges, avec la panique et la peur qui circulent rapidement tout autour. Les adolescents absorbent un stress intense pendant une période de turbulence développementale déjà exacerbée. Pour beaucoup d’entre eux, le fait d’être coupés de l’école, de leurs amis et de leurs activités habituelles ne fera qu’attiser l’inquiétude des « et si », encore alimentée par l’exposition négative aux médias sociaux. Nous devons simplement accepter que nous allons parfois voir cette tension se manifester dans leur comportement, leur ton, leur langage, leurs décisions, leurs exigences, leurs défis….
Il est utile de savoir que, dans l’ensemble, cette manière de s’exprimer est importante et sert un but. Nous devons lui donner un peu de R-O-O-M. C’est « l’adaptation en action ». C’est « l’alarme en mouvement. » Nous ne voulons pas que ces émotions restent coincées à l’intérieur de notre ado sans qu’il puisse s’en libérer. Ce qui se passe dans leur monde est terriblement alarmant et il n’est pas facile d’en parler. Nous allons les voir » se comporter comme ils se sentent » à certains moments.
Y aura-t-il des choses à aborder dans ce qu’ils font, ce qu’ils disent, ou comment ils le disent ? Peut-être… mais considérez que, parfois, la meilleure façon d’aborder quelque chose en tant que parent est de le prendre dans son contexte et à grands pas, en lui permettant d’être simplement relâché sur le bord de la route le long du voyage. Nous pouvons nous permettre de garder la relation avant tout à l’esprit, et d’être créatifs pour le reste.
Ses inquiétudes
Que puis-je faire ici ? Je me suis demandé après son emportement. Qu’est-ce qui pourrait aider ?
Quand tout était plus posé et que son estomac était plein, j’ai décidé de l’inviter à partager ce qui lui semblait important, pour donner à cet article la perspective d’un jeune de 17 ans.
Je pense qu’il y a beaucoup de peur en ce moment pour les jeunes… la peur de la perte et l’inquiétude de la mort. C’est vrai quand je pense à d’autres personnes de ma famille, comme mes grands-parents. Peut-être que certaines personnes ont déjà perdu un membre de leur famille. Les personnes de mon âge se sentent super anxieuses en ce moment à cause de ce virus. Ils ont l’impression que c’est la fin du monde, et certains jeunes y croient même. Je pense aussi que beaucoup d’entre nous ont l’impression de passer à côté de quelque chose : des expériences d’adolescence, du temps avec des amis, des expériences à l’école. C’est vraiment vrai si vous êtes en train d’obtenir votre diplôme. Nous avons l’impression de manquer quelque chose que nous ne pourrons jamais récupérer.
Je pense que nous devons nous rappeler que c’est temporaire, et que nous pouvons utiliser les médias sociaux pour nous connecter encore avec les gens et nos amis. C’est peut-être le bon moment pour penser à un nouveau passe-temps. Je pense que nous devons essayer de sortir davantage de nos chambres et passer du temps avec notre famille, sinon nous finirons par nous sentir plus déprimés par les choses…
D’après Jacksen Friske
Alors que je l’écoute décrire certaines de ses pensées, agissant comme un scribe pour taper ses mots, je ne peux m’empêcher de m’émerveiller de son niveau de maturité, même face à ces moments d’immaturité apparente. Alors que je termine l’article, mon fils semble plus détendu, plus stable. Enfin, jusqu’à la prochaine fois, lorsque l’alarme et la frustration remonteront à la surface ! Et ce sera le cas…
Alors, ce sera le retour à la même formule de relation, de chambre et de repos, appliquée généreusement selon les besoins, avec autant de patience que je peux rassembler pour mon adolescent enfermé.
Je vous souhaite toute la patience possible, à vous aussi.